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Le Groupe RECOMATIC soigne l’état de surface du luxe suisse
07.01.2019
Rencontre au cœur des champs d’un petit village jurassien, entre traditions rurales voisines et haute précision mécanique. Entretien avec le co-directeur du Groupe, Monsieur Christophe Rérat.
Christophe Rérat avec son frère Philippe Rérat
Pouvez-vous présenter les activités du Groupe RECOMATIC ?
Christophe Rérat: Recomatic a débuté ses activités en 1962 à Fahy avec, à la tête de l’entreprise, mon père et son cousin. L’entreprise est spécialisée dans le lapidage, satinage et polissage. Nous construisons des machines automatiques pour effectuer ces opérations, mais disposons également de machines manuelles. Nos machines fournissent principalement des sous-traitants mécaniques qui travaillent dans les secteurs de l’horlogerie, de la maroquinerie et de la joaillerie.
En 2008, la société Bula a été rachetée par RECOMATIC. Cette société fournit des prestations dans le polissage et l’ébavurage dans des secteurs d’activités tels que l’horlogerie, le médical, l’aéronautique et l’automobile.
La complémentarité de ces deux sociétés permet d’offrir au client une solution complète de produit fini et a donné le nom de Groupe RECOMATIC, qui est utilisé à des fins commerciales afin de regrouper les deux entités Recomatic et Bula Technologie.
En 1997, RECOMATIC a reçu le prix d’innovation du canton du Jura pour sa machine MEC7.
Quelle est votre clientèle type ?
Notre clientèle est plutôt orientée dans le luxe, mais nous travaillons également pour d’autres secteurs. Le 80% de notre clientèle est suisse. Nous exportons toutefois nos machines également en France, au Nord de l’Italie et dans le Sud de l’Allemagne.
Lorsque vous êtes revenu travailler au sein de l’entreprise, avec à la direction votre père, à quel poste avez-vous commencé à travailler ?
Je suis revenu travailler au montage des machines Recomatic et j’ai également travaillé au Service Après-Vente. Mon frère travaillait au R&D et à la programmation pour la mise en place des pièces client (programmation CNC).
Combien d’employés compte actuellement votre société ?
Actuellement, le Groupe RECOMATIC emploie quelques 88 personnes. Nous projetons d’employer, début 2019, un total de 92 personnes.
Quelles sont les thématiques d’actualité dans votre entreprise ?
En 2017, le Groupe RECOMATIC souffrait encore de la crise. Nous n’étions alors plus que 60 collaborateurs. Lorsque le marché a repris en 2018, nous avons recruté après le 1er trimestre près de 30 personnes.
Lorsqu’il y a une si forte variation d’employés en peu de temps, la préoccupation liée au flux d’information est un thème à ne pas sous-estimer. Il a été nécessaire de réorganiser notre mode de fonctionnement, afin de l’adapter à la taille de l’entreprise. Nous prévoyons d’ailleurs un agrandissement de 3’000 m2. La totalité des départements seront réorganisés, notamment au niveau des flux.
Cette nouvelle approche s’oriente évidemment dans la direction de l’industrie 4.0, mais selon moi, cette notion est très théorique et difficilement applicable selon les départements et/ou services. Mais évidemment, ceci fera partie de nos critères de d’organisation. D’ailleurs, dans la halle de montage, nous travaillons de pair avec un ergonome pour voir ce qui peut être implémenté.
Au sein du Groupe RECOMATIC, la direction est participative. Les responsables de groupes sont beaucoup impliqués et leurs avis sont pris en considération.
Dans les thématiques d’actualités, nous avons également une certification ISO pour la partie aéronautique et médicale qui est en cours. Nous n’y sommes pas astreints, mais cette norme permet d’apporter une crédibilité supplémentaire quant à notre travail.
Quelles sont les prochaines étapes de l’entreprise ?
Le Groupe RECOMATIC souhaite se perfectionner encore dans l’économie d’énergie. Nous prévoyons d’assainir les anciens bâtiments avec une isolation périphérique et d’apporter des éclairages LED.
Le bâtiment qui a été construit en 2014 est quant à lui labellisé Minergie.
Comment voyez-vous l’entreprise dans 5 ans ?
Notre objectif est de travailler avec de nouvelles industries pour avoir le moins possible de sauts économiques. Si on travaille de multi-industries, cela permet d’avoir une stabilité notamment pour les effectifs qui sont engagés dans l’entreprise. C’est la meilleure façon d’avoir un ROI sur la formation des gens.
Interview: Franziska Zenger, Creapole
A propos de Christophe Rérat
Christophe Rérat est né à Courtedoux en 1970. Il a entrepris un apprentissage de mécanicien de précision au sein de l’entreprise familiale. A l’issue de son CFC, Christophe Rérat a effectué un deuxième apprentissage d’automaticien, cette fois-ci chez SCR à Bonfol. Il a occupé un poste durant une courte période d’une année chez Sphinx outils à Porrentruy avant d’être rappelé par son père pour travailler au sein de l’entreprise.
Lorsqu’il est revenu au sein de l’entreprise pour en partager la direction avec son frère en 2002, il s’est occupé de la partie administrative, des finances et de la vente. Son fidèle associé, Philippe Rérat de 2 ans son cadet, a quant à lui effectué un apprentissage de mécanicien de précision aussi dans l’entreprise familiale et ensuite il a obtenu un diplôme de technicien constructeur de machines à l’école d’ingénieurs à La Chaux-de-Fonds. Il s’occupe de la partie recherche et développement, du montage, de l’usinage et gère plutôt les aspects techniques de l’entreprise.
Christophe Rérat a toujours eu le désir de partager cette activité en binôme avec son frère et avoue que seul, il n’aurait probablement pas accepté le défi.